Aujourd'hui, le 2
Février, alors que le monde célèbre la
Journée mondiale des zones humides, un accent a été mis
sur les zones humides urbaines afin de souligner la contribution irremplaçable
de celles-ci pour rendre nos villes des milieux plus adéquats
pour la vie humaine.
Actuellement,
nous assistons à un taux d'urbanisation le plus élevé de
l'histoire de la population du monde. Dans
le même temps, nous avons aussi enregistré une
très mauvaise régression
des zones humides au cours des dernières décennies
où plus de 64% des zones humides du monde ont été
perdues depuis l’an 1900. Ces deux phénomènes ne
sont pas une coïncidence si l'on considère que
les zones humides sont
souvent regardées comme des terres vacantes disponible
pour l'expansion urbaine ou l’entreposage des déchets
urbains.
Au Rwanda, la population urbaine croît à un rythme très rapide de 4,5% par an et le pays devrait avoir 35% de sa population vivant dans les zones urbaines d'ici 2024. Ce taux d'urbanisation rapide au Rwanda a eu un grand impact sur les zones humides urbaines où la plupart ont été allouées à l'installation de parcs industriels, d'entrepôts et d'ateliers tels que des garages. À Kigali, par exemple, le caractère de toutes les zones humides urbaines a irrévocablement changé et la ville a commencé à récolter les conséquences de cette perte. En effet, la ville a connu plusieurs inondations meurtrières dans ses parties en aval de Nyabugogo au cours des 5 dernières années. Bien que cela soit en partie attribué au changement climatique; la cause principale de ces inondations est la réduction de la capacité des zones humides à absorber les eaux de ruissellement provenant des pentes de plus en plus pavées (imperméables) de Kigali afin qu'elles puissent libérer cette eau lentement au fil du temps.
En dehors de ce service de régulation des inondations, les zones humides urbaines sont également capables de capter les sédiments et de filtrer les matières toxiques provenant de la production/consommation domestique et industrielle de sorte que les rivières et les cours d'eau en aval sont moins pollués. Cette fonction a également été sévèrement réduite pour les zones humides urbaines et périurbaines de Kigali, ce qui fait de la confluence de Nyabugogo (la principale rivière drainant la ville) et de Nyabarongo la plus importante pollution ponctuelle de l'ensemble du bassin de l'Akagera.
Le
gouvernement rwandais a pris un certain nombre de mesures pour régler
ce problème, y compris l'adoption de lois et règlements
qui permettent une meilleure gestion et utilisation des zones humides du pays. La
loi foncière, par exemple, prévoit
une utilisation bien prescrite des terres humides dans le pays et une zone
tampon de 50 m sur les principales zones humides du pays. Des
efforts ont également été déployés pour
l'application de ces lois, même si certaines lacunes sont encore observées
dans la mise en œuvre.
La
célébration aujourd'hui de la Journée
mondiale des zones humides sous le thème «Les zones humides urbaines - rendre les
villes viables» est une bonne occasion de sensibiliser les
planificateurs ainsi que le public à
propos de l'importance des zones humides en tant qu'infrastructures vertes
essentielles pour nos villes.
l'agence rwandaise chargé de la gestion de l'environnement (REMA), l'agence qui a dans son mandat la gestion des zones humides au Rwanda, a profité de l'occasion de la journée mondiale des zones humides de cette année pour organiser une conférence-débat sur "Les zones humides pour un avenir urbain durable au Rwanda". L’évènement a assemblé les autorités gouvernementales, le secteur privé, la société civile, la communauté locale et internationale, les institutions acadé